Le CST a une riche histoire en matière de renseignement électromagnétique (SIGINT) étranger et de sécurité des communications (COMSEC) qui remonte jusqu’à la Seconde Guerre mondiale et au tout début du SIGINT canadien.
À l’origine mis sur pied pour appuyer l’effort de guerre britannique, le corps de signaux militaires s’est transformé en opération conjointe militaire et civile. À la fin de la guerre, l’opération avait surpassé toutes les attentes et illustré l’efficacité et l’importance que représentait le renseignement canadien pour le partenariat continu entre les États-Unis et le Commonwealth dans la nouvelle ère de l’après-guerre. Créée en 1946, la Direction des télécommunications du Conseil national de recherches (DTCNR) est devenue l’organisme national cryptologique du Canada. En 1975, la DTCNR a été renommée Centre de la sécurité des télécommunications et relève depuis du ministère de la Défense nationale.
Voilà 75 ans que le CST se révèle un atout de grande valeur pour le gouvernement du Canada et ses partenaires alliés, demeurant fidèle à sa mission principale, qui consiste à fournir au gouvernement fédéral du renseignement électromagnétique étranger essentiel à la sécurité nationale du Canada et à la protection des communications du gouvernement du Canada.
La Sous section de l’examen et la Joint Discrimination Unit (JDU)
Mise sur pied en juin 1941, la Sous section de l’examen (XU) a été le premier bureau constitué de civils ne s’occupant que du cryptage et du décryptage des signaux de communications. Jusqu’alors, la collecte SIGINT relevait entièrement de l’Armée et se limitait en grande partie aux interceptions.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, les Forces armées canadiennes interceptaient déjà des signaux chiffrés provenant de communications d’armées et de missions étrangères ennemies. Le SIGINT intercepté par les Forces canadiennes servait principalement à localiser la position et les mouvements des sous marins allemands en fonction de l’analyse des communications, informations partagées par la suite avec nos alliés britanniques et, ultérieurement, américains.
Lorsque la France fut envahie par les nazis, les chefs du renseignement des États Unis incitèrent le Canada à mettre sur pied un bureau civil responsable de décrypter les signaux contenant des communications pendant que l’Armée et la Marine canadiennes continueraient de recueillir le SIGINT brut. En juin 1941, la Sous section de l’examen a été créée pour entreprendre le décryptage des signaux ennemis, notamment les communications provenant du gouvernement de Vichy et de sources militaires et diplomatiques. Il arrivait parfois, en fonction du type de communications interceptées, que ce soit le personnel militaire qui en analyse le contenu, mais la plupart du temps, c’était le personnel civil de la XU qui déchiffrait le contenu et qui diffusait le renseignement au ministère canadien des Affaires étrangères et aux Alliés.
Quelques mois après sa mise en place, la XU avait percé les codes des communications secrètes de l’Allemagne avec ses agents en Amérique du Sud. Elle avait également acquis la liste complète des clés, lui permettant ainsi de lire les messages allemands chiffrés. Peu après que le Japon ait entraîné les États-Unis dans la guerre en attaquant Pearl Harbor en décembre 1941, la XU a été dotée d’une section japonaise.
En 1945, les différentes sous-sections de collecte de SIGINT de la Marine, de l’Armée et des Forces aériennes se sont réunies pour former la Joint Discrimination Unit (JDU), dont le quartier général à Ottawa était situé dans le même édifice que la XU. À la fin de la guerre, les deux sous sections, soit le volet militaire (DJU) et le volet civil (XU), ont coordonné leurs efforts de collecte, d’analyse et de diffusion de SIGINT avec une efficacité remarquable. C’est cette réussite qui a permis de justifier la fondation d’un organisme de cryptologie canadien en temps de paix. En août 1946, la Direction des télécommunications du Conseil national de recherches du Canada (DTCNRC), renommée plus tard Centre de la sécurité des télécommunications, voyait le jour.
La XU a énormément contribué à l’effort de guerre, comme en témoigne le décret adopté en secret qui a vu naître l’organisme de cryptologie de l’après guerre, la DTCNR. Plus particulièrement, la création d’une organisation civile en temps de paix a été recommandée « afin de permettre à des personnes aux talents et à l’expertise sans pareils [provenant de la XU et de la JDU], de poursuivre leur travail ».
La DTCNRC
Le SIGINT désigne l’interception de signaux qui sont souvent chiffrés pour protéger l’information secrète qu’ils transportent. Le chiffrement et le déchiffrement de l’information remontent aux premiers textes historiques. Toutefois, l’histoire de la cryptologie des signaux est relativement récente et date de la dernière partie de l’ère industrielle.
L’interception des signaux et la protection des télécommunications gouvernementales sont au cœur de la mission du Centre de la sécurité des télécommunications depuis sa création en 1946 à titre de Direction des télécommunications du Conseil national de recherches du Canada (DTCNRC).
La DTCNRC a été créée à la fin de la Seconde Guerre mondiale en regroupant les deux bureaux du Canada en temps de guerre, soit l’Unité d’examen (XU) civile et la Joint Discrimination Unit (JDU) militaire. Créée par décret secret pris en avril 1946, la DTCNRC a amorcé ses activités le 3 septembre 1946. Cette nouvelle organisation, qui deviendra plus tard le CST, regroupait les anciens employés de la XU et de la JDU, qui ont repris leur travail conjoint dans le cadre de leur nouvel emploi sous la direction de l’ancien dirigeant de la JDU, le colonel Edward Drake.
Elle avait pour mission de continuer à mettre à profit l’expertise acquise pendant la guerre et de continuer à appuyer la collaboration étroite qui s’était formée entre le Canada, les États Unis et le Royaume Uni en matière de partage de renseignements d’origine électromagnétique.
La DTCNRC devient le CST
En 1974, la CBC a diffusé un documentaire intitulé « The Fifth Estate: the Espionage Establishment ». Bien que l’émission ait été principalement axée sur l’espionnage international américain, on y faisait également état d’informations sur la DTCNRC. C’était la première fois que l’existence de l’organisation était mentionnée en public. La description de la collecte de renseignement sur les transmissions et de l’échange d’information dans le cadre du partenariat de la collectivité des cinq a fait sensation. Elle a mené à la première reconnaissance de l’existence de la DTCNRC par le Parlement du Canada. L’année suivante, en 1975, la Direction des télécommunications (DT) du Conseil national de recherches (CNR) a été transférée au ministère de la Défense nationale et renommée Centre de la sécurité des télécommunications (CST).
La fin de la guerre froide
La chute du mur de Berlin en novembre 1989 et la réunification officielle de l’Allemagne un an plus tard, en novembre 1990, ont précipité la fin du Pacte de Varsovie, l’alliance militaire entre l’Union soviétique et les pays du bloc communiste, en mars 1991. L’effondrement de l’Union soviétique et la fin de la guerre froide ne furent pas une surprise. Par contre, la rapidité avec laquelle cela s’est produit a posé de nouveaux défis pour la collectivité des cinq. Le CST a dû adapter ses pratiques commerciales pour cerner les nouvelles menaces contre la sécurité nationale du Canada et demeurer à l’avant-garde de l’évolution des technologies de télécommunications.
24 décembre 2001 – De nouveaux pouvoirs législatifs sont accordés au CST
Les attentats du 11 septembre 2001 ont précipité la ratification de la Loi antiterroriste du Canada (LAT), qui a reçu la sanction royale le 18 décembre 2001. Les modifications apportées par la LAT à la Loi sur la défense nationale ont officialisé la reconnaissance des activités du CST et l’établissement du mandat relatif à celles ci. La LAT a également apporté des modifications à la Loi sur le SCRS, au Code criminel et à la Loi sur les secrets officiels, qui est devenue la Loi sur la protection de l’information, permettant au CST d’exécuter son mandat dans le contexte plus large de la collectivité canadienne de la sécurité et du renseignement et des organismes d’application de la loi.
2011 — Le CST devient un organisme autonome
En novembre 2011, le CST franchit une autre étape importante, étant reconnu en tant qu’organisme autonome. Le CST relève toujours du portefeuille de la Défense nationale et est encore assujetti aux contraintes prévues dans la Loi sur la défense nationale. Toutefois, le fait de devenir un organisme autonome a permis au CST d’assumer des responsabilités et une reddition de compte accrues.
Le Centre pour la cybersécurité
Le Centre canadien pour la cybersécurité (Centre pour la cybersécurité) été mis sur pied à la suite des consultations de 2016 sur l’examen de la cybersécurité auprès des Canadiens. Celles ci ont mis en lumière la présence de problèmes importants à régler, notamment la nécessité d’élaborer des éléments de reddition de comptes clairs concernant la cybersécurité et une meilleure coordination et collaboration entre ministères concernant les questions de cybersécurité, d’apporter davantage de précisions quant à la façon dont le secteur privé devrait participer et avec quels intervenants, et d’assurer un leadership accru du gouvernement fédéral en matière de cybersécurité.
À la suite de l’affectation de fonds dans le budget fédéral de février 2018, le CST, en collaboration avec Sécurité publique Canada et Services partagés Canada, a lancé le Centre pour la cybersécurité le 1er octobre 2018.
Le Centre canadien pour la cybersécurité joue un rôle de premier plan dans la réaction du gouvernement du Canada envers les événements de cybersécurité. Travaillant conjointement avec les secteurs privé et public, le Centre pour la cybersécurité protège et défend les ressources cybernétiques précieuses du pays et contribue au perfectionnement des talents en cybersécurité du Canada.
La Loi sur le CST de 2019
La Loi sur le CST, qui est entrée en vigueur en août 2019, a marqué une étape importante pour le Centre de la sécurité des télécommunications. Conjointement avec la Loi sur la protection des renseignements personnels, le Code criminel et la Charte canadienne des droits et libertés, la Loi sur le CST prévoit des mandats clairs et explicites pour le CST.
Pour en connaître davantage sur la Loi sur le CST.
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